Financement participatif pour payer les frais vétérinaires de toutou ou minou.
Depuis quelques années, on lit partout « crowdfunding », anglicisme qui signifie en réalité « financement participatif », un appel de fonds ou une demande de parrainage (sponsoring) suivant le cas. Ainsi nous avons vu régulièrement des sportifs y faire appel pour financer une participation à une compétition, un appel par un collectif de personnes désirant transformer un magasin biologique ou un autre groupe désireux d'organiser une journée « routes fermées » pour profiter d'une balade dans le Lavaux à pied. Le crowdfunfding ou financement participatif est utilisé à nombreuses fins. Mais ce qui a retenu notre attention, ce sont qui y recourent pour des frais vétérinaires.
De bons soins ont un coût
De bons soins vétérinaires ont un coût, et ce coût malheureusement, certaines personnes ne peuvent parfois plus y faire face, par changement des circonstances de leur vie ou par manque d'anticipation. Que reste-t-il comme solution lorsque les vétérinaires n'ouvrent plus leur porte de peur de ne plus être rémunérés pour leur travail ?
Laisser l'animal sans soins lorsqu'il souffre n'est évidemment pas acceptable.
Fonds d'aide pour personnes en difficultés
Pour cela, la SVPA a créé un fonds d'aide, pour les personnes démunies bénéficiant d'aides sociales, afin de les aider en partie à pouvoir continuer de soigner leurs animaux. Il est malheureusement des cas où l'aide de la SVPA devient anecdotique, tellement la masse des factures vétérinaires ou/et l'endettement sont importants.
En effet, la SVPA privilégie le fait d'aider partiellement beaucoup de personnes plutôt que d'octroyer de grosses subventions à un groupe restreints de démunis. En 2023, la SVPA a ainsi pu soutenir financièrement 518 personnes dans le besoin (un chiffre qui a doublé en quelques années !) afin que des soins vétérinaires nécessaires soient pratiqués à leur animaux. Et lorsque l'aide de la SVPA ne suffit pas, que les membre de la famille ne peuvent/veulent nous soutenir, vers qui se tourner ? Certaines personnes font appel à des appels de fonds au grand public, largement diffusés sur les réseaux sociaux principalement. Ces appels de fonds fleurissent, l'un pour une patte cassée, l'autre pour soigner une tumeur, un autre encore pour acheter de la nourriture pour une personne surchargée d'animaux. Nous savons que le peuple suisse est plutôt très généreux, qu'il aide assez facilement ses pairs et qu'il n'oublie pas les animaux. Tant mieux.
Un instant de précarité peut tous nous toucher
Ces situations de détresse, livrées sans filtre, rappellent peut-être qu'un instant de précarité peut tous nous toucher, et que dans cet instant-là, on sera heureux de pouvoir compter sur l'aide d'autrui. Tout cela est formidable, mais pour que le système fonctionne toujours, il est important de ne pas décourager cet élan de générosité par des abus, qui n'auront de cesse de se multiplier en cas de manque de vigilance.
Un appel de fonds ne doit jamais se limiter à décrire une situation et à mentionner un compte bancaire, il doit être motivé le plus clairement possible. A l'heure où l'arnaque est reine sur Internet, nous conseillons aux donateurs d'exiger du bénéficiaire le maximum d'informations sur la situation, notamment qu'il publie également les factures et les soins apportés dans leur détail, avec leur coût, et une transparence totale sur les fonds reçus. Cela découragera déjà quelques malhonnêtes profitant de l'humanisme des autres. Et bien entendu, pour éviter d'en arriver à une telle extrémité, nous conseillons de ne pas attendre le coup dur, de prévoir un bas de laine conséquent pour des soins à son animal ou, à défaut, de contracter une assurance pour animaux. La maladie fait partie intégrante de la vie !
Source: SVPA - Société Vaudoise pour la protection des animaux. Article: Soins vétérinaires: des appels à l’aide sur les réseaux sociaux. Courrier des Bêtes, version papier No 517 du mois de février 2024.
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