Un passé souvent mal connu
De nombreuses personnes font confiance à la SVPA et privilégient l'adoption d'un animal orphelin au refuge lorsqu'elles désirent agrandir leur famille. Connaître le passé de l'animal est une volonté récurrente et que l'on comprend ; elle est naturelle lorsqu'on s'intéresse à un être vivant et que l'on fait la promesse de l'aimer. Malheureusement, les informations fiables que nous pouvons transmettre sont souvent bien maigres.
Vie antérieure
Les animaux qui parviennent au refuge de la SVPA de tout le canton ont eu parfois une longue vie avant de s'être vu proposer une nouvelle chance. Cela implique qu'ils peuvent présenter des comportements que les adoptants cherchent à comprendre et souvent à justifier par le passé de l'animal. Ils se tournent alors vers la SVPA pour demander des informations sur sa
vie antérieure et sur les raisons qui l'ont amené au refuge. Certaines personnes se trouvent alors déçues du petit nombre d'informations que nous pouvons leur communiquer, et interprètent à tort cela comme un manque de bonne volonté.
justification de l'abandon
En règle générale, la SVPA ne communique aux adoptants que des observations faites par le personnel du refuge, qui a une expérience de gardien/gardienne d'animaux ou en cynologie de plusieurs années. Depuis l’ouverture de son premier refuge en 1955, la SVPA a reçu des dizaines de milliers de chiens et autant de chats qu'elle s'est chargée de replacer en forgeant une méthodologie de travail qui a évolué selon ses expériences.
Les gens qui nous amènent un animal nous font souvent part de leurs observations : celles-ci dénoncent toujours un défaut des animaux pour justifier l'abandon et ne font jamais état d'une erreur ou d'un mauvais du maître. Nous n'avons jamais entendu à ce jour« Je vous amène mon chien car je ne m'étais pas rendu compte de l'investissement que cela demande», « Je vous amène mon chat car je n'ai pas les moyens financiers de subvenir à ses besoins » ou encore « Je souhaite me débarrasser de mon animal car il est vieux/malade». Nous entendons a contrario toujours des justifications incriminant l'animal amené (Molière disait : « Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage ») dégageant le propriétaire de sa responsabilité face à l'abandon: « Mon chien a grogné un enfant », « Je suis devenu allergique à mon chat», « Mon travail ne me permet plus de le garder», etc.
Réaliser des placements heureux pour les animaux
Ces justifications sont vraisemblablement souvent réelles, mais l'absence totale de maîtres qui pourraient endosser une responsabilité impliquant leur propre erreur nous fait répercuter avec la plus grande prudence ces déclarations. C'est une généralité pour nous de travailler ainsi depuis près de septante ans : sachant qu'il y a des personnes sincères et d'autres non, nous devons faire fi de beaucoup de remarques ; la SVPA fait ce qu'il y a de mieux pour les presque 3'000 animaux qu'elle reçoit chaque année et le personnel de son refuge travaille avec application à réaliser des placements heureux, pour les animaux mais aussi pour les généreuses âmes qui promettent de les aimer et d'en prendre soin.
Il serait facile d'attiser la pitié en inventant un passé torturé à nos animaux, mais jouer avec la détresse ne se fait pas ; alors agir avec honnêteté, mais si cela est moins spectaculaire, c'est bien la moindre des récompenses vis-à-vis du bel acte qu'accomplit celui qui adopte un animal qui n'a plus de foyer.
Source: SVPA - Société Vaudoise pour la protection des animaux. Article: Connaître le passé d'un animal de refuge et les raisons de son abandon est difficile. Courrier des Bêtes, version papier No 517 du mois de février 2024.
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