Histoires de chiens :
Un bâton, un chien, un enfant et une blessure
On prépare le feu, on grille les cervelas, on s’amuse. Le parfait «Déjeuner sur l’herbe».
Les enfants jouent, les chiens jouent. Classique: on lance le bâton, le chien rapporte. C’est très amusant.
Puis, tout le monde est fatigué. On stoppe le jeu. On range le matériel et on se prépare à partir.
Il reste un bâton par terre, un chien et un enfant. L’enfant veut prendre le bâton, le chien pense que le jeu est reparti et il tient très fermement le bâton entre ses dents. L’enfant résiste, puis finit par lâcher. Une égratignure sur son doigt. Une goutte de sang.
Les convives rentrent chez eux. L’enfant est conduit chez le médecin pour un contrôle et éventuellement un rappel tétanos.
Un magnifique pique-nique qui finit au Tribunal
L’éraflure due au bâton se cicatrise déjà.
Le médecin fait son rapport et note que la cause de la blessure est un chien.
Le rapport est transmis aux supérieurs.
L’égratignure prend le nom de morsure.
Le cas de morsure est transmis à une instance supérieure.
Le chien devient un chien dangereux et mordeur.
Le propriétaire est fiché au service compétent. Comme il a une adresse à l’étranger, le dossier est transmis à son pays d’origine.
Les tribunaux internationaux sont sur le qui-vive. Il faut traquer le propriétaire du chien sanguinaire.
La procédure suit son cours et plus rien ne l’arrête: ni les courriers des parents de l’enfant ni ceux du propriétaire du chien … qui sont d’étroite parenté.
Ce que dit la loi:
Ordonnance sur la protection des animaux (OPAn), art. 78, alinéa 1
Les vétérinaires, les médecins […] sont tenus d’annoncer au service cantonal compétent:
a. les accidents causés par un chien qui a gravement blessé un être humain ou un animal, et
b. les chiens qui présentent un comportement d’agression supérieur à la norme […]
Les conséquences :
Le vétérinaire cantonal envoie au propriétaire du chien un «avertissement» signalant le comportement dangereux de son animal.
Il a le pouvoir de séquestrer le chien, de faire une dénonciation pénale, assortie d’une amende.
La victime peut ensuite faire valoir des dommages-intérêts dont les tribunaux fixent le montant.
Depuis ce jour, le chien qui jouait passe le temps d’un «Déjeuner sur l’herbe» … dans la voiture!
Histoires de Chiens : belle complicité