Trafic de chiots vers la Suisse
La protection Suisse des animaux affirme que le pays est devenu un hotspot pour le commerce sans scrupule de chiots.
L'importation de chiots issus d'élevages présumé non respectueux des animaux a massivement augmenté pour la deuxième année consécutive. En 2021, environ 2900 chiots de plus ont été importés en Suisse; en 2020, on avait déjà recensé environ 2700 chiots de plus que l'année précédente.
Plus de 15 000 importations
Selon les statistiques récemment publiées par la banque de données centrale sur les chiens AMICUS, 15 136 chiots âgés de 8 à 15 semaines ont été importés en Suisse l'année dernière, a expliqué hier la Protection suisse des animaux (PSA). Cela confirme ainsi la hausse de la demande croissante de chiens durant les deux dernières années. Outre l'origine douteuse et souvent illégale, la PSA estime que l'importation de chiots de moins de 15 semaines en Suisse sans protection vaccinale contre la rage ou avec une protection insuffisante pose un sérieux problème.
La Suisse est à la traîne
Aujourd'hui une simple auto déclaration cousue de fil blanc de la part des vendeurs et des particuliers suffit, regrette la PSA. La règle des 15 semaines comblerait cette faille: seuls les chiens disposant d'une protection vaccinale complète contre la rage pourraient ainsi être 'importés. La PSA rappelle que tous les pays de l'UE ont déjà introduit la règle des 15 semaines ou sont en train de la mettre en œuvre. Comme elle a déjà pu le démontrer par le passé grâce à un travail de recherche intensif, la PSA affirme que la Suisse est devenue un hotspot pour le commerce sans scrupule de chiots.
*la Suisse est en grande partie responsable de l'essor d'une production qui fait preuve de cruauté animale."
Nicole Ruch présidente de la protection suisse des animaux
Pour Nicole Ruch, présidente de la Protection Suisse des animaux, cette situation est intolérable car «la Suisse est en grande partie responsable de l'essor d'une production de chiots à l'étranger qui fait preuve de cruauté à l'égard des animaux», explique-t-elle.
Trafiquants bien organisés La PSA dénonce également des «trafiquants de chiens sans scrupule, organisés en mafia». Selon elle, ils profitent de cette lacune pour proposer des chiens à la vente, principalement via Internet. Ce commerce lucratif, qui se chiffre en millions, génère une souffrance animale massive dans les «pays de production» et dans le «pays acheteur qu'est la Suisse». La Protection suisse des animaux rappelle aussi que la Suisse est un pays importateur de chiens: plus de la moitié des quelque 60 000 nouveaux chiens enregistrés chaque année provient de l'étranger. Pour l'organisation, l'offre de chiens élevés en Suisse dans des conditions contrôlables et si possible conformes à la protection des animaux est loin d'être suffisamment étoffée pour satisfaire la demande croissante. C'est pour ces raisons que la PSA demande à la Confédération d'agir rapidement en mettant en œuvre de toute urgence la règle des 15 semaines. ATS
Photo: © 2022 Schweizer Herbert
Source papier : Journal valaisan Le Nouvelliste du 27 juillet 2022.
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