Nous avons tous une histoire de cœur avec les animaux. Les animaux sont souvent plus que des amis ils font partie de la famille. Mais alors, qu'advient-il lorsque l'amour des animaux rencontre la réalité économique de la vie ? A travers son fonds d'aide aux personnes démunies, la SVPA doit parfois rappeler des personnes à la prudence.
Pour beaucoup, avoir un animal domestique est vital
Les animaux ont ce don extraordinaire de briser l'isolement et de créer des liens affectifs profonds. Pour beaucoup, avoir un animal domestique est vital, et la situation financière ne doit pas être un obstacle. La SVPA ne remet pas en cause ce qui aujourd'hui nous apparaît comme un droit, celui d'avoir un compagnon, quelle que soit sa santé financière.
C'est pourquoi la SVPA a créé son fonds d'aide pour les animaux de personnes démunies, car les soins vétérinaires coûtent (de plus en plus} cher, et personne ne devrait avoir à choisir entre son portefeuille et la santé de son compagnon. Le soutien pour les démunis du canton de Vaud est essentiel, que ces dernières soient à l'Al, à I'AVS ou au service social.
Ce fonds a même un impact plus large, car il permet de retarder l'abandon d'animaux au refuge. En prenant en charge une partie des frais vétérinaires, il évite que des personnes dans le besoin ne soient contraintes de renoncer à leurs compagnons simplement parce qu'elles ne peuvent pas honorer ces frais - ou simplement obtenir une simple consultation avec un vétérinaire, qui craint de ne pas être rémunéré.
Le fonds d'aide de la SVPA est donc un acteur primordial de la protection des animaux dans le canton de Vaud, et le nombre croissant de sollicitant qu'il reçoit en est une preuve irréfutable.
Mais la SVPA ne peut pas régler cette problématique seule : si l'on prétend aimer les animaux, alors on doit aussi, comprendre que la maladie fait partie de la vie. La possession d'un animal entraîne des responsabilités, et parfois, le cœur doit céder la place à la tête.
Un récent téléphone à notre secrétariat illustre très bien cela. Une personne, confrontée à des frais vétérinaires qu'elle ne pouvait pas assumer pour deux chiens, s'est tournée vers notre fonds d'aide ; au cours de l'appel, elle nous avoue avoir également adopté un chiot de six mois comme troisième compagnon.
Le fonds de la SVPA n'est pas sans limite
Certes, cette personne devait probablement beaucoup aimer les animaux, mais faisait-elle preuve de responsabilité dans ce cas ? Nous avons dû lui rappeler l'importance de ne pas cumuler les animaux, sans volonté de jugement, mais parce que nous avons une trop longue expérience dans ce domaine. Le fonds de la SVPA n'est pas sans limite et ne peut entrer en matière pour des frais générés par des personnes qui n'ont pas compris une simple mécanique : multiplier les animaux augmente d'autant les risques de les voir atteints à un moment donné dans leur santé, c'est inéluctable.
La réaction offensée de la personne nous rappelle à quel point ce rappel heurte la sensibilité ... et parfois la dignité. Mais il nécessite un dialogue ouvert et honnête, surtout car notre fonds n'est pas illimité, doit servir le plus grand nombre et est alimenté centime par centime par de généreuses personnes, souvent elles-mêmes de condition modeste.
Avant toute adoption, il faut prendre conscience qu'aimer les animaux est plus que la simple possession d'un ami à fourrure. C'est un acte qui exige réflexion, compréhension et parfois, la dure reconnaissance que l'amour seul ne suffit pas. Rappelons encore une fois l'adage de la SVPA, « Avoir peu d'animaux, mais des animaux bien soignés. »
Source: SVPA - Société Vaudoise pour la protection des animaux. Article: Démunis : un rappel à la prudence parfois nécessaire. Courrier des Bêtes, version papier No 515 du mois d'octobre 2023.
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