Bientôt des tests génétiques de dépistage de la dysplasie de la hanche chez le chien?
La dysplasie coxo-fémorale (DCF) ou dysplasie de la hanche chez le chien est une anomalie du développement qui se caractérise par une déformation de l'articulation de la hanche au cours de la croissance de l'animal. Ceci entraîne à plus ou moins long terme une subluxation de la hanche, une déformation des profils articulaires et l'installation d'un processus arthrosique douloureux. Cette maladie est multifactorielle (nutrition, exercices), avec une composante génétique. Chez l'homme, une pathologie similaire existe, la dysplasie développementale de la hanche.
Jusqu'à présent, des tests de dépistage radiologiques standardisés sont effectués à l'âge adulte pour évaluer les hanches des chiens.
Des notes de A (hanche parfaite) à E sont données par un lecteur officiel et permettent aux éleveurs d'éviter la reproduction d'un chien mal noté. Ce système imparfait n'a malheureusement pas permis d'éradiquer cette maladie.
La recherche génétique s'est intéressée à ce problème, car les enjeux sont importants, principalement pour la sélection des chiens de travail. En effet, la formation longue et coûteuse de ces chiens commence lorsqu'ils sont chiots, alors que leur statut de DCF n'est pas encore connu.
Les enjeux sont importants, principalement pour la sélection des chiens de travail.
Une mauvaise note de DCF entraîne leur réforme et réduit à néant tout le travail effectué.
L'équipe «Génétique du chien» (IGDR, CNRS-Université de Rennes 1), en collaboration avec l'association Les Chiens guides d'aveugles de l'ouest (ACGAO) et la fondation Visio, s'est engagée depuis plusieurs années dans une étude portait sur six races. Le but de l'étude en cours est double.
Il s'agit tout d'abord de rechercher les loci (régions chromosomiques) conférant un risque de développer et de transmettre la DCF dans les races de chiens guides et d'autres races. Les applications à long terme sont, chez le chien, le développement de tests génétiques de risque permettant de diminuer l'incidence de la maladie dans la race, tout en maintenant une diversité génétique suffisante.
Dans un deuxième temps, les connaissances acquises chez le chien seront transférées à la médecine humaine. En effet, ces recherches peuvent contribuer à l'identification de nouveaux marqueurs, de nouveaux gènes et mécanismes moléculaires, moins difficiles à identifier chez le chien, · ouvrant ainsi la voie à des dépistages génétiques voire à de nouvelles thérapies, chez le chien comme chez l'homme.
Source papier : Le Nouvelliste 11 novembre 2022. Par : Gaëlle Mandon Médecin Vétérinaire.
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